Mon pti frère n’a pas eu une vie comme la mienne.
Enfant inadoptable, placé en foyer d’accueil, Michaël est arrivé chez nous pour fêter son premier anniversaire. A seize ans, en pleine crise d’adolescence, il a décidé de partir.
Et entre ces deux évènements, il n’a eu de cesse d’être partagé entre deux mondes : notre famille et sa famille d’origine. Différentes villes, différents lieux, différentes cultures, différentes valeurs, différentes habitudes.
Michaël n’a pas toujours choisi les bonnes fréquentations ou pris les bonnes décisions. Il a commis des fautes qu’il doit assumer aujourd’hui. Il a fait de la préventive à la prison de Jamioulx, il a connu un procès, il a fait du travail d’intérêt général.
Je me demande souvent ce qu’il serait advenu de moi si j’avais connu une telle dualité, qu’aurais je fais dans la même situation, comment trouve t’on des repères si ceux ci changent sans cesse, voir même qu’ils soient contradictoires parfois.
Depuis son départ, nous n’avons pas toujours eu des contacts réguliers avec lui. Nous sommes parfois restés sans nouvelles pendant des mois. Michaël est revenu vers nous il y a deux ans, pour nous annoncer qu’il allait être papa.
Malheureusement, cela n’a pas fonctionné avec sa compagne. Son fils était à peine né que Michaël se retrouvait à la rue. Maman l’a alors accueilli, à nouveau, afin qu’il ne retourne pas en prison, le temps de faire sa peine et de se reconstruire aussi.
Au moment où j’écris ses lignes, Michaël a retrouvé sa liberté, il a quitté sa prison virtuelle. Mais l’histoire est encore loin d’être finie, il doit encore se retrouver, retrouver son fils, retrouver un chez lui, un chez eux. Tout reste encore à faire, à venir.
To be continued …